,_1821.jpg)
L’histoire des Juifs en Ukraine est la partie de l’histoire du peuple juif qui se déroule dans les territoires de l’actuelle Ukraine et la succession des manifestations du judaisme dans le paysage religieux ukrainien.

Tout débute dans le Sud-Est où une implantation précoce est attestée dès l’Antiquité (Royaume du Bosphore, Crimée, royaume Khazar, Tmutarakan, Boudjak, Odessa) et où les populations juives sont très diverses (Romaniotes, Karaïtes, Séfarades, Mizrahites, Ashkénazes), puis dans le Nord-Ouest où leur histoire commence au Xe siècle avec un apogée au XVIe siècle (Union polono–lituanienne, Galicie, Bucovine) et où la population juive est quasi entièrement ashkénaze, et enfin dans toute l’actuelle Ukraine (incluse dans la « zone de Résidence ») où se développent les dynasties hassidiques et où des pogroms se déroulent sous la domination russe, notamment à partir de l’assassinat du tzar Alexandre II le 13 mars 1881, qui sert de prétexte à un déchaînement d’antisémitisme (1881-1916).
. . . Histoire des Juifs en Ukraine . . .

L’histoire des Juifs en Ukraine remonte au Royaume du Bosphore (438-110 AEC), dans l’antiquité. Des témoignages archéologiques des commerces grecs, puis romains et byzantins sur le littoral de la mer Noire, attestent la présence de communautés romaniotes de langue yévanique depuis les derniers siècles avant l’ère commune jusqu’au Moyen Âge. En Crimée, ils sont attestés dans le thème byzantin de Cherson et dans la principauté de Théodoros. Les parties méridionales et orientales de l’actuelle Ukraine, font, au VIIe siècle, partie de l’Empire bulgare puis, au VIIIe siècle, du royaume Khazar, et passent ensuite sous les dominations des Pétchénègues et des Polovtses. Cependant, la population juive n’est plus signalée dans ces territoires après la grande invasion mongole et tatare du XIIIe siècle. En revanche, la population juive laisse une empreinte importante à Kiev, ville qui avait à la fois un quartier juif et une porte juive dès le XIe siècle et où un talmudiste, Moshe de Kiev, est mentionné au XIIe siècle. Les Juifs de ces régions suivaient encore le Talmud de Jérusalem et non le Talmud babylonien. Ils commerçaient avec l’Empire byzantin.

La migration des Juifs d’Europe occidentale, en particulier de la région de Rhénanie, appelés ashkénazes (« allemands ») et suivant le Talmud de Babylone, commence au XIIIe siècle et a un grand impact sur la communauté juive ruthène (comme on appelait alors les Ukrainiens) qui atteint son apogée d’abord avec le renforcement de la principauté de Galicie-Volhynie puis avec le rattachement de cet état ukrainien à la couronne polonaise et ainsi à l’Union polono-lituanienne. Les Juifs de Kiev, expulsés à la fin du XVe siècle, viennent alors rejoindre la communauté juive ouest-ukrainienne, qui regroupe à ce moment la majorité du peuple juif.
Après 1569, les Juifs sont fréquemment utilisés par l’aristocratie polonaise pour gérer le système d’affermage des propriétés nobiliaires nommé arenda, en vertu duquel ils administrent les grandes propriétés foncières appelées latifundia. Dans de tels cas, les Juifs obtiennent le droit exclusif de collecter les taxes, les péages, et autres impôts de la paysannerie ukrainienne. Beaucoup plus souvent, le contrat porte sur le droit local de propination, le privilège exclusif de la distillation et de la vente d’alcool, commerce qui s’intègre naturellement avec l’activité d’aubergiste et de prêt avec intérêt.
. . . Histoire des Juifs en Ukraine . . .